Journal d’une exploration sonore

Le Journal d’une exploration sonore est le récit d’une traversée singulière à l’écoute du territoire, de ses populations et des milieux qu’elles habitent. Pendant deux ans, le Groupe n+1 a sillonné le territoire grenoblois à la recherche du vivant. Il a rencontré des habitant·e·s, enregistré des paysages et composé le témoignage de cette exploration.

Cette performance sonore et théâtrale a vu le jour dans le cadre de la Résidence Terrestre, résidence de création proposée par l’Atelier Arts-Sciences, plateforme commune de recherche au CEA Grenoble et à l’Hexagone scène nationale arts sciences de Meylan.

Elle est proposée au sein d’une installation scénographique et sonore, le Jardin d’écoute.


Le Journal d’une exploration sonore
a été créé le 20 octobre 2022
à EXPERIMENTA La Biennale, Grenoble.

Équipe

conception : Groupe n+1
Mickaël Chouquet, Balthazar Daninos, Céline Diez et Christophe Havard
jeu : Mickaël Chouquet, Balthazar Daninos et Christophe Havard
composition sonore
 : Christophe Havard
scénographie : Céline Diez assistée d’Annaëlle Rosich, Charlotte Bessières et Lilie Doire
conception lumières : Jean-Yves Courcoux
régie technique : Xavier Proença
avec la complicité de Léo Larroche
administration, production, diffusion : Charlène Chivard et Laurène Bernard

Partenaires

Ce spectacle est une production du Groupe n+1 et de la compagnie Les ateliers du spectacle.
Coproduit par l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences à Meylan et Athénor – Scène nomade CNCM à Saint-Nazaire.

Avec le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso, de la Maison de la Nature et de l’Environnement à Grenoble ainsi que du Vélo Théâtre, scène conventionnée pour le théâtre d’objets et le croisement des arts et des sciences à Apt.

Calendrier

avenir

passé

Photos

crédits : Stéphanie Nelson et Charlène Chivard

Le son, l’écoute, l’action et le vivant

Lorsque la Résidence Terrestre a débuté, nous étions en pleine création de notre dernier spectacle, Le feu de l’action. Après avoir passé des mois dans notre laboratoire souterrain n+1, à tenter de comprendre comment remettre la main sur l’action, nous avons fait ce constat : nous devions en sortir et se confronter au terrain, partir à l’exploration d’un territoire. Nous avions alors l’intuition, sans trop savoir pourquoi, que cette aventure devait se mener par le son, être conduite par l’écoute.

Fidèle et précieuse collaboratrice Brigitte Lallier-Maisonneuve, directrice d’Athénor – Centre National de Création Musicale à Saint-Nazaire a proposé de nous accompagner dans l’exploration de ce nouveau continent, celui du sonore. C’est ainsi que nous avons rencontré Christophe Havard, compositeur et preneur de son, amoureux d’une pratique appelée en anglais le Field Recording – enregistrement de terrain ou de paysage sonore. Ensemble nous nous sommes lancés dans une première expédition autour de Saint-Nazaire et des marais de la Brière : nous tentions de saisir l’action dans son milieu naturel.

Le Journal d’une exploration sonore relate la suite de nos aventures sur le terrain, avec nos guides de l’Hexagone et de l’Atelier Arts Sciences autour de Grenoble et ses environs, sur les traces du vivant, en action.

Le journal d’une exploration sonore

Jouer à être des chercheurs.
Comprendre, saisir, capter ce qu’est le vivant.
Partir à l’aventure, jouer l’équilibriste au-dessus d’une rivière, s’inquiéter d’un son singulier au milieu d’une nuit calme au cœur de la forêt, retrouver l’émotion de l’enfant qui fouette l’air avec une branche.
La sensation de perdre pied dans une nature qui nous dépasse.
En chemin, se poser des questions. Rencontrer un alpiniste gardien de refuge, une biologiste dans un laboratoire, un pêcheur au bord de l’Isère, un anthropologue dans un café, et aussi, percevoir la neige, la brume, le froid, le silence d’une vieille maison en bois.
Aborder la rencontre d’un territoire à travers l’écoute, c’est nous laisser happer par le mouvement de l’air qui nous entoure, et nous laisser toucher par le son, caressant ou violent, qui surgit de toute part.
Et finalement partager avec vous ce vivant-là.

La fabrication du journal

C’est comme inventer une recette de cuisine avec des ingrédient hétéroclites : des phonographies*, des textes, des objets, des paroles de chercheur·se·s, des partitions…
Il y a un temps, long, de préparation des matériaux : collecter, écouter, écouter encore, découper, trier, filtrer et renoncer à quelques trésors. Ensuite vient l’assemblage, la recette est étrange puisqu’elle s’invente à plusieurs.
Chacun y va de son imaginaire, de ses souvenirs, de ses désirs.
Le caractère* d’une phonographie devient source d’inspiration de l’écriture instrumentale, chantée ou jouée ;
une lutherie sommaire constituée au cours du voyage propose des situations scéniques;
l’enregistrement poignant d’un habitant impulse une dramaturgie;
une atmosphère rencontrée guide le choix d’une matière pour la scénographie…
Pour vous spectateur·ice·s, il y reste ce qui s’écoute, ce qui vous fait tendre l’oreille, ce qui se regarde, ce qui stimule votre imaginaire pour mieux vous plonger dans l’écoute. Vous voilà devenu·e·s récépteur·ice·s vivant·e·s.

* Phonographie : enregistrement sonore
* Caractère : rythme, timbre, hauteur, mais aussi contenus narratifs.

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