BAFOUILLES

BAFOUILLES
(tu vois bien qu’on ne peut rien raconter)

Sur des textes de Robert Pinget et s’inspirant d’un ancien traité de prestidigitation et d’une méthode de dialogue  avec les fantômes, c’est en un peu plus d’une heure un  développement drôle et renversant autour des questions  du temps, des mots qui ne viennent pas, de la comparaison…

Le spectacle Bafouilles est accompagné de pièces brèves – Les pièces hirsutes – conçues et interprétées par un des acteurs du spectacle à partir des textes de Robert Pinget. Ces pièces sont réunies dans le salon Mahu attenant à la salle ; c’est un salon littéraire autour de la figure de Mahu – personnage de Pinget – qui comprend des installations plastiques, des projections visuelles et des lieux de lectures.

VignetteBafouilles

 

Bafouilles a été créé en mai 2007 en résidence au Vélo Théâtre à Apt.
Durée : 1h10.

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Équipe

un spectacle conçu par Jean-Pierre Larroche

assistant à la conception : Balthazar Daninos
conception technique, lumière et son : Benoît Fincker

textes de Robert Pinget,
G.K. Bradcock-Burnaby et Léo Larroche
mise en scène : Philippe Nicolle – Frédéric Révérend
musique : Michel Musseau
costumes : Jacotte Sibre

avec sur scène :
Catherine Pavet
Jean-Pierre Larroche

et en traversée :
Marion Lefebvre
Benoît Fincker
et les intrus :
Anne Ayçoberry
Camille Boitel
Richard Dubelski
Pascale Houbin
Etienne Pommeret

Ces 5 intrus sont des interprètes de passage et seuls 2 d’entre eux seront présents à chaque représentation.

réalisation du grand portrait de Mahu : Jeanne Gailhoustet
construction : Martin Gautron, Nicolas Diaz, Nicolas Darrot, Xavier Tiret, Michel Ozeray.

avec l’aide de : Céline Schmit, Solène Briquet, Violaine Demaupéou, Johanna Flores.
et le soutien amical de : la Ménagerie de Verre, l’Atelier de Paris – Carolyn Carlson, Marc Voronkoff, Christian Narcy, Pascale Hanrot.

et la participation du groupe musical « Outhouse »

production : Géraldine Buon de Bazelaire

Partenaires

Bafouilles est une production de la compagnie Les ateliers du spectacle.

Coproduction
la Comédie de Béthune – Centre Dramatique National du Nord/Pas-de-Calais, le Parc de la Villette, la Scène nationale de Sénart, la Scène nationale de Quimper, le Théâtre Massalia, le Vélo Théâtre à Apt, le Rayon Vert – Scène conventionnée de Saint-Valéry-en-Caux, le Théâtre des Quatre Saisons à Gradignan.

Avec le soutien
de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile de France – Ministère de la culture et de la communication, de l’Hippodrome – Scène Nationale de Douai et de l’ADAMI.
Avec le soutien à la diffusion d’Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France).

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site de Jean-Pierre Larroche

En savoir plus

Notre projet reposait à l’origine sur un recueil de textes très singuliers réunis par G.K. Bradcock-Burnaby en 1863 ; mais depuis que nous avons commencé notre chantier, les choses ont pris une allure fort différente (comme cela arrive souvent).

Des textes de G.K.B.B. – qui ne sont plus exactement au centre – il demeure des expérimentations sur le langage des fantômes, certaines formes de disparitions et métamorphoses, la circulation des objets et des êtres entre les mondes visible et invisible, et les arrangements d’objets liés par un réseau de « ligatures » invisibles.

Notre « centre » maintenant est occupé par un personnage : Mahu, tiré d’un roman de Robert Pinget. C’est un personnage sans histoire, il n’a pas besoin d’histoire pour parler. Seuls, chez lui, nous intéressent son acharnement et son obstination à penser le monde qui l’entoure. Nous l’invitons chez nous et il nous tire dans son monde de questions, en chemin il rencontre avec nous des fantômes.

Que dit Mahu? Il parle de l’à peu près, des choses tirées par les cheveux, de la comparaison, du futur loufoque, du mot qui vient et qu’on ne peut pas dire, de l’équilibre des hommes, de ce qu’il voit sur son visage quand il se rase…Il dit qu’on ne peut rien raconter. Il parle beaucoup du temps (paradoxal, contraire et confus). Il a un point de vue au sens premier du terme : il regarde le monde qui l’entoure à partir d’un point très précis et singulier.

Mahu est toujours au travail avec la pensée. Il n’est pas contemplatif, il observe les faits et les dispose comme sur une scène où il avance d’une idée à l’autre et fait d’apparents coqs à l’âne.

Mahu parle en questions : celles de la pensée qui avance (ses questions n’attendent souvent pas de réponses), celles de l’invective à l’égard du monde et des hommes.

Jean Pierre Larroche

Mahu voit l’envers du monde familier, sa doublure. Il est sans cesse de l’autre côté du miroir. Aussi s’obstine-t-il à ne pas comprendre ce que tous les autres trouvent naturel ; ou bien il le comprend à côté, que ce soit à contre-voie ou encore au pied de la lettre. Il possède en revanche, la joyeuse faculté de trouver naturel ce que personne ne comprend. Il est au milieu des gens et des choses comme un poisson dans l’eau, mais il nage à contre-courant.

Alain Robbe-Grillet

Le recueil de G.K. Bradcock-Burnaby

C’est un disparate de textes réunis dans une publication de 1863 (The Art of Legerdemain – Londres).
La fin du XIXe siècle regorge de traités de prestidigitations et autres manuels de magie blanche. La particularité du recueil de G.K.Bradcock-Burnaby tient au caractère non explicite de ses descriptions de tours et phénomènes étranges, à leur couleur énigmatique et à leurs formes disparates (tous ces textes – que G.K B.B présente comme provenant de plusieurs sources – semblent cependant avoir été écrits d’une seule main).

Le recueil de G.K B.B comprend :

Un Théorème des substitutions
Le chapitre des objets sympathiques
Langage des Fantômes (comment dialoguer avec les êtres spectraux)
La prestidigitation en cinq leçons
Dialogue de Giordano Bruno avec son bourreau
Les formes du Semblable

Dans Les formes du Semblable, G.K B.B décrit par deux fois dans le détail (mais d’une façon légèrement différente) la même scène à la façon du jeu des 7 erreurs ; quelques éléments de la scène disparaissent, d’autres subissent de façon imperceptible de toutes petites modifications.

Le Langage des fantômes se présente sous la forme d’un dictionnaire de signes.

Dans La prestidigitation en cinq leçons G.K B.B établi une classification de procédés qui forment, d’après lui, par combinaisons, la totalité (infinie !) des tours de magies possibles.

Le Chapitre des objets sympathiques est un étrange inventaire d’objets qui sont tous liés par un réseau de « ligatures » invisibles qui les font agir discrètement ou spectaculairement les uns sur les autres suivant la configuration de leur arrangement.

On entre, avec Un Théorème des Substitutions, dans une histoire à énigme très compliquée, une sorte de récit en ramifications qui dessine le diagramme d’un efficace dispositif de disparitions et métamorphoses de personnages.

Le Dialogue de Giordano Bruno avec son bourreau est un échange alerte de propositions contradictoires sur la circulation des objets et des êtres entre les mondes visible et invisible.

Les pièces hirsutes

Ce sont cinq pièces brèves d’une dizaine de minutes chacune, conçues et interprétées par les acteurs de Bafouilles.

Elles ont toutes – en utilisant des matériaux communs : textes du Mahu de Robert Pinget, figures, objets – un rapport direct au spectacle Bafouilles.

Deux de ces pièces seront toujours données, à l’issue des représentations du spectacle, dans un espace périphérique à la scène (foyer, coulisses du théâtre…)

La danse du ventre
texte de Robert Pinget
Richard Dubelski

La maladie des idées
d’après Les maladies de Robert Pinget
Camille Boitel

Les enfants sourds
texte de Robert Pinget
Etienne Pommeret

Mahu, vu !
textes de Robert Pinget
Anne Aïçoberry – Catherine Pavet

Cabane
Pascale Houbin

Un enfant dessine
texte de Robert Pinget
Balthazar Daninos

Revue de presse

Libération - 03 octobre 2008
LARROCHE, INDICIBLES BAFOUILLES

René Solis

Comment définir ça ? Du théâtre quantique ? Trop prétentieux. Du théâtre d’objets ? Trop vague. Du cirque ? Trop restrictif. Du « spectacle insolite » ? Sûrement, puisque c’est à ce titre qu’il a été présenté dans le cycle du même nom qui s’est achevé le 28 septembre au Parc de la Villette.

Bafouilles, conçu par Jean-Pierre Larroche, joue les prolongations jusqu’au 5 octobre au Théâtre du Fil de l’eau, à Pantin, au bord du canal de l’Ourcq. Pour trouver la salle, il suffit de suivre les flèches accrochées aux réverbères. Problème : il est probable que des passants prennent un malin plaisir à changer la direction desdites flèches. Pas grave, on finit quand même par s’y retrouver ; et ce brouillage de pistes est une excellente entrée en matière pour un spectacle où l’on entre et dont on sort par de multiples portes. Il est certes donné dans un dispositif à peu près normal – des gradins face à une scène. Mais telle une plante à rhizome, il prolifère aussi en dehors de la salle, ressurgit au bar ou dans le hall, sous forme d’éléments du décor amplifiées ou miniaturisés, d’expériences sonores, d’objets emblématiques – ainsi un mur entier de variations à partir d’une paire de jumelles. Oui, mais encore ? Disons que Jean-Pierre Larroche et ses complices poursuivent une exploration qui les pousse à remettre en cause les repères spatio-temporels les plus solides.

On constate, en voyant Bafouilles, que l’avenir précède dans certains cas le présent, que les rapports entre effets et causes sont aléatoires, qu’il existe d’autres dimensions insoupçonnées, et que, « quand on dit quelque choses, c’est toujours un souvenir, même si c’est inventé ». Dire encore que Bafouilles s’inspire d’un roman de Robert Pinget (Mahu ou le matériau), qu’on y rit beaucoup et que le spectacle est opportunément sous-titré : « tu vois bien qu’on ne peut rien raconter ».

 

Télérama - 01 octobre 2008

C’est un spectacle sur le futur antérieur que propose le metteur en scène et scénographe Jean Pierre Larroche, d’après les écrits de Robert Pinget. Une pièce absurde et décalée, des Bafouilles où les temps se chevauchent, où le présent n’est jamais sûr ; Et où les comédiens-musiciens évoluent dans un incroyable bric-à-brac d’objets et de sculptures sonores.

Mouvement - 25 septembre 2008

L’HUMAIN POUR OBJET
Ninon Prouteau

Programmée au festival Les Pop’S de La Villette, Bafouilles– tu vois bien qu’on ne peut rien raconter, de Jean-Pierre Laroche, invente une nouvelle manière de faire sonner la langue de Robert Pinget : un « théâtre d’objet » qui semble en réalité l’œuvre de mots et d’objets réunis dans un intime partage de sens pour faire fonctionner des humains ensemble. Et ça marche.

Objet
Mahu, personnage du roman de Robert Pinget Mahu ou le matériau, dirait, s’il était à notre place : « Je préfère cent mille fois voir à parler. » Ce Mahu là est justement le héros de notre intrigue. Lui qui sait comme toute comparaison nuit à la singularité des choses, ne supporterait sans doute pas non plus, que, pour les besoins de la narration, nous le comparions à l’Alice de Lewis Caroll. Car Mahu, comme Alice, a traversé le miroir. De l’autre côté le sens de la vie n’est pas étrange, il est paradoxalement des plus révélateur. Même si les objets y paraissent déformés, que les situations tournent en boucle infernale, que la casserole des Danaïdes n’est jamais pleine du lait que Mahu y verse infiniment, et que de la peinture suffit à faire exister les choses. Bref, rien ne semble tangible chez ces objets-là. Pourtant… ces mots, ceux de Mahu et les autres, volés aux pages de Robert Pinget, ces mots ne contredisent pas les réalités absurdes et paradoxales de la vie. Tout ça fait juste des illusions, et« des illusions c’est quand on rentre à la boulangerie pour acheter un citron, c’est marrant », note Mahu. Pas de quoi en faire un fromage alors, plutôt un rêve très sympathique.
Au sujet de Bafouilles – tu vois bien qu’on ne peut rien raconter, la nouvelle création des Ateliers du Spectacles, conçue Jean-Pierre Laroche et présentée jusqu’au 5 octobre, dans le cadre des Pop’S de La Villette, au Théâtre du Fil de l’eau de Pantin, le programme du festival parle de « petits objets philosophiques », d’autres diront « théâtre d’objet » à texte pas idiot. Les étiquettes n’ont pas grand intérêt, il s’agit juste de faire entendre une chose : tout cela est concocté « maison », et a des airs de bric-à-brac, de laboratoire, de bidonville surréaliste, de cabinet des curiosités. Pour soutenir l’ensemble, un langage qui tente de penser l’absurde, le temps, les actions humaines – la prose de Robert Pinget, donc. Et la cinquième roue du carrosse, des humains justement, s’affairent entre mots et objets, se laissent emporter entre les matières colorées, textuelles et sonores de ce fourre-tout réjouissant. Les enfants sont plus que bienvenus : ils sont heureux là-dedans.

Post-spectaculum
Après le spectacle, ça n’est pas terminé, une salle d’exposition nous est ouverte. Entre la visite et de courtes performances présentées, on nous sert une « boisson bleue Mahu » au goût de gingembre citronné. C’est l’occasion de scruter d’un peu plus près la texture et l’allure des objets fabriqués par la Compagnie des Ateliers du Spectacle. Au programme des festivités « post-spectacle » : La Danse du ventre, conçu et réalisé par Richard Dubelski sur un texte de Robert Pinget ; La Maladie des idées, conçu et interprété par Camille Boitel ; Les Enfants sourds, conçu et interprété par Etienne Pommeret, avec Pascale Houbin ou Anne Aïçoberry, sur un texte de Robert Pinget ; Mahu, vu ! conçu et réalisé par Anne Aïçoberry et Catherine Pavet sur un texte de Robert Pinget ; Cabane, conçu et interprété par Pascale Houbin ; Un enfant dessine, conçu et réalisé par Balthazar Daninos sur un texte de Robert Pinget. Il n’y a vraiment pas de quoi s’ennuyer au Théâtre du Fil de l’eau ces jours-ci, ne serait-ce que pour redécouvrir les textes de Pinget dans des situations scéniques qui lui vont comme un gant.

Article indépendant - 24 septembre 2008

BAFOUILLES – TU VOIS BIEN QU’ON NE PEUT RIEN RACONTER
Véronique Guienne

Les rires secouent la salle. Ceux des enfants, mais aussi des grosses voix, des rires étouffés, mon voisin qui en pleure… Un spectacle où votre attention est en éveil en permanence, où on vous emmène de surprise en surprise, où on a l’impression tout à coup d’avoir six ans, d’être dans l’émerveillement, la poésie, la drôlerie. Pourtant, ce spectacle, Bafouilles, tu vois bien qu’on ne peut rien raconter, traite vraiment d’un sujet, celui de l’incommunicabilité, celui de l’absurdité de notre quotidien, quand on se met à vouloir le raconter, le faire partager, celui de la fragilité des affaires humaines. Oui, rien que cela, et Jean Pierre Larroche arrive à nous emmener dans sa drôlerie, à la limite de l’absurde, avec des sujets pareils, pas franchement comiques à l’origine.

Ce spectacle, comme les précédents, est d’abord un univers : celui que Jean Pierre Larroche construit avec son complice de toujours, Benoît Fincker. L’un construit des objets, des machines, faits apparemment de « riens », et l’autre leur donne vie, les fait parler, les anime, projette sur eux des images… et une petite marionnette devient le personnage principal, une scie se met à chanter, une chaise se déplace toute seule sur le plateau, un amas de planches éparses devient en un instant une maison, des sons familiers ou étranges nous ravissent. Surtout, la surprise est constante… pas un instant de répit, on aurait trop peur d’avoir raté une trouvaille.

Sur la scène, deux petits chalets sont côte à côte ; l’un sous le panneau présent, l’autre futur. On s’agite dans ces cabanes : on fait chauffer du lait, on se rase, le téléphone sonne, la radio marche, l’eau coule ; derrière l’inventivité et les gags, on sent bien que ce n’est pas si drôle. Finalement, avant et après, rien ne change vraiment…. Jusqu’à ce que cela chancelle… au sens propre, les maisons ont failli s’écrouler, sous les cris de la salle… mais non, cela reste juste de guingois, permettant aux comédiens de se rencontrer, … et de tenter de parler. Mais voilà, c’est la grande affaire, cela ne sert à rien de raconter, et on va nous le démontrer. On pense à Devos, au comique des jeux de mots, qui n’ont l’air de rien, d’être du n’importe quoi, mais dont le télescopage ne se contente pas de nous faire rire ; finalement, on est d’accord, plus on cherche à raconter, plus on perd du temps, plus on reconstruit, on transforme…. moins c’est vrai, d’une certaine manière. Ainsi de l’avant et de l’après, de l’à peu près, mais aussi du flou et du net, du proche et du lointain, de ce que l’on appelle la précision, qui n’est peut être qu’un effet des jumelles et non de la réalité. Dialogues comiques d’une grande force, entre Catherine Pavet et Jean Pierre Larroche, excellents, mais aussi effets de pancartes, de démonstration par les objets qui, au fil de l’exposé, deviennent eux aussi des personnages à part entière.

On ne peut raconter tout le spectacle, l’effet de surprise n’y serait plus… Juste un moment malgré tout, tellement extraordinaire. Un coin de pièce aux murs blancs de plâtre nu. Par magie, ce qui y est dessiné devient réalité : porte, cuisinière, vide ordures sonore, presque odorant… Dans ce lieu, la folie gagne progressivement, dans un rythme endiablé, fait de gags ; un absurde très élaboré dans sa pensée, mais qui est aussi totalement accessible. On pense à Chaplin, la farce devient énorme, mais toujours poétique en même temps. De nouveaux acteurs arrivent sur le plateau, passent, habités dans leur folie… tout cela est d’une drôlerie extraordinaire.

Le spectacle se termine en chanson, mais en fait ne se termine pas… d’autres petites formes sont présentées après, elles aussi loufoques et drôles, intelligentes. Et d’ailleurs, après, on n’a toujours pas envie de partir, pour rester dans cet univers si particulier d’intelligence et de drôlerie, de regard sur le monde plutôt pessimiste, mais poétique et finalement dont il vaut mieux rire et chanter.

Froggydelight.com - 20 septembre 2008

BAFOUILLES
TB

“Bafouilles” est un spectacle de théâtre dit d’objets, conçu par Jean-Pierre Larroche et mis en scène par Philippe Nicolle et Frédéric Révérend. Les artistes eux, font partie de la Compagnie les ateliers du spectacle.

Il y a des endroits dans lesquels se passent des choses – disons, improbables – et qu’on ne manquerait de voir pour rien au monde. Cette exacte sensation mêlant à la fois l’étonnement, le rires et la détente ! Balades parmi les dessins d’enfants, les mots, les photos et surtout ces petits moments de découverte et d’admiration devant ces petites choses, ces petits bidules ou encore ces livrets où histoires et images se mêlent… Qu’est ce que c’est, où sommes nous, et que nous réservent la suite ce voyage plus qu’étonnant ?

Là voici : Assis sur des sièges, on se courbe forcément pour regarder plus précisément ce qu’il se passe quelques rangs plus bas. L’objectif, c’est
d’apercevoir qu’est ce que, puis, comment, les artistes sur scène manipulent toutes leurs inventions et leurs histoires. “Bafouilles” c’est ça aussi !

Mahu est l’un des protagonistes, et puis il y en a d’autres aussi. Ils comprennent l’incompréhensible et tout est absurde mais au naturel. Chacun peut y comprendre ce qu’il veut, quand il veut Quelle sensation très agréable de ne pas être forcé ! “Bafouilles” c’est un peu ça aussi !

C’est aussi un personnage qui ne voit rien mise à part tout ce que les autres qui l’entourent ne voient pas. Mahu s’y arrête et voit souvent tout ce dont personne ne prête attention. Il y a aussi ce rapport au temps entre le présent et le futur. Mahu vit à contre courant en décalage complet justement avec ce temps et beaucoup d’autres choses également.

Le spectacle est parsemé d’événements inattendus et burlesques qui surviennent sans que l’on s’y attende. “Bafouilles” ce sont comme son nom l’indique un mélange à la fois de malices, de poésie et de découvertes perpétuelles.

Le plus incroyable dans tout cela c’est que l’on se demande sans cesse : Comment ces artistes arrivent-ils à avoir une imagination si débordante ? Toutes ces idées, mais, d’où viennent-elles ? Il faut le voir pour le croire ! Alors, “Tu vois bien qu’on ne peut rien raconter”, comme il s’amuse à le répéter dans leur spectacle..

Lettres de spectatrices publiées sur le site internet du festival des Pop's - 14 septembre 2008

ANNE

« Bafouilles » à Pantin, c’est sortir des sentiers battus au sens propre et au figuré : on arrive à ce petit théâtre au fil de l’eau, sorti d’une friche industrielle, est à deux coup de pédales du CND et du périph mais vraiment juste au bord du canal et de la piste cyclable…
« Bafouilles » nous sert un discours philosophico-burlesque sur la notion du temps qui passe et l’absurdité de nos gestes quotidiens domestiques, le tout dans un délire total d’inventivité bricolée qui fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde durant ce spectacle à part…On pense aux Deschamps avec l’expo des objets et les petites pièces impromptues proposées en fin de spectacle.
« Bafouilles », à savourer sans prétention et sans prise de tête. Dans les « Pop’s », forcément.

ANNE-FRANCOISE

La première le 16 septembre, Bafouilles, une jolie surprise ou comment tenter un propos philosophique au théâtre ?
Peut-on raconter l’inénarrable ? Le temps qui passe ? Ne vaut-il pas mieux vivre que de raconter ce que l’on a vécu ? Peut-être même une critique de la narration théâtrale … « il faut mieux voir que parler » ?
En tous cas il était bon être spectateur de Mahu et ses amis !

CONSTANCE

Les premiers instants laissent penser que nous allons assister à un débat sur l’œuf et la poule. Mais, surprise ! Les acteurs nous embarquent dans un tourbillon de jeu de mots, à la fois fins et hilarants qui poussent autant à la réflexion qu’au laisser-aller… Tout ça dans un décor, faisant preuve d’une grande inventivité et fantaisie, comme dans nos histoires d’enfants, qui se coud et se découd au rythme de petits bruits bizarres… Un moment de poésie comme on les aime !

La Marseillaise - 15 juin 2007

BAFOUILLES
Léa Coste

La pièce, portée par le remarquable duo Jean-Pierre Larroche – Catherine Pavet, repose sur des jeux de mots, des tentatives d’explications, et, surtout, sur la manipulation d’objets, leur transformation… Le décor est un assemblage,un bric-à-brac d’objets qui se complètent entre eux, qui prennent un sens au fur à mesure de l’avancement de la représentation… Les acteurs, également « musiciens », offrent une divine cacophonie, comme pour le reste du spectacle le burlesque s’inscrit sur un fond de vérité… Mais chut : on ne peut rien raconter au risque de tuer la véritable magie de ce spectacle, sa mécanique réellement impressionnante.

Photos du spectacle

Le salon Mahu

Collection des jumelles de Bafouilles

5 portraits de Mahu

Dessins d’enfants de Béthune

Vidéos

Bafouilles en 3 mn

Bafouilles en 15 mn

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