FEMMES DE PARLOIR

TRACES DE VIES DÉTENUES

Depuis mai 2007 la compagnie Les ateliers du spectacle accompagne l’équipe de Femmes de parloir et son spectacle, dans le cadre du dispositif de compagnonnage mis en place par le Ministère de la Culture.

Deux femmes sur scène. L’une dehors, l’autre dedans. C’est à leur insu que le projet Femmes de Parloir commence, à Fleury Mérogis, le jour où Brigitte Patient y retrouve Hélène Castel, son amie d’adolescence qu’elle n’avait pas revue depuis plus de vingt ans…

De cette rencontre au parloir naîtra l’envie d’ouvrir des tunnels, des fenêtres, des portes dans les murs des prisons. En passant par la scène, bien qu’elles ne soient pas des comédiennes professionnelles, elles cherchent à tisser des mots porteurs de sens entre dehors et dedans.

Brigitte Sy a dirigé des années durant de nombreux projets artistiques en prison. Elles se rejoignent toutes trois dans cette proposition qu’elle met en scène pour livrer avec force l’intimité de ces traces de vies détenues. A travers leur propre témoignage et des textes d’auteurs soigneusement choisis elles donnent la parole à celles et ceux qui, par-delà l’enfermement, tissent des liens créateurs.

Les extraits de textes du spectacle sont de : Duszka Maksymowicz, Annie Leclerc, Michel Azama, Goliarda Sapienza, Ruth First et Zo d’Axa.

Femmes de parloir a été créé en février 2007 à l’Auditorium Saint Germain, puis programmé en octobre et novembre 2007 au Théâtre Paris Villette, dans le cadre des Rencontres de la Villette 2007.

Équipe

Projet et interprétation : Hélène Castel et Brigitte Patient

Mise en scène : Brigitte Sy

Lumière : Benoît Aubry

Son : Luc Meilland

Production – diffusion : Géraldine Buon de Bazelaire

Remerciements

Giv Anquetil
Bruno Fontfred
Jean-Pierre Larroche
Pépito Mateo
Violaine de Maupeou
Maxime Paz
Olivier Saksik

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site de Jean-Pierre Larroche

Revue de presse

Elle - Lundi 19 mars 2007

THÉÂTRE LES FILLES DE L’OMBRE
Interview de Patricia Gandin

Une visiteuse à la belle voix grave, Brigitte Patient, et derrière le mur, Hélène Castel. Ce n’est pas que du théâtre. (…)
ELLE. Comment est né « Femmes de parloir » ?
H.C. A peine libérée, je voulais parler des femmes qui restaient enfermées. J’avais été touchée par leur amitié, leur solidarité, leurs souffrances aussi. Brigitte Patient m’a alors proposé de monter ensemble un spectacle pour raconter ces liens. (…)
ELLE. Le dialogue avec votre amie est fait de textes d’auteurs sur la détention et de récits personnels. Il est superbement mis en scène et jamais sombre…
H. C. Oui, c’est plein d’espoir : nous évoquons des êtres palpitants que la douleur ne parvient pas à déshumaniser.

La Croix - Vendredi 30 mars 2007

UNE PLONGÉE FORTE ET ÉMOUVANTE DANS L’UNIVERS CARCÉRAL
Patrick Bouvet

Brigitte Patient et Hélène Castel – aidées par le remarquable travail de mise en scène de Brigitte Sy – affirment une étonnante maturité artistique. Elle se traduit à la fois par le choix des auteurs (Duszka Maksymowicz, Annie Leclerc, Michel Azama…) dont les textes composent Femmes de parloir, traces de vies détenues, et par la touche personnelle qu’elles apportent à ce spectacle d’une authentique vérité en y incorporant le récit de leur propre expérience.

Le Berry Républicain - Mardi 05 juin 2007

ET CETTE HUMANITÉ QUI PALPITE DERRIÈRE LES BARREAUX
Propos recueillis par Dominique Delajot

Q. Cette pièce de théâtre, c’était pour aller plus loin dans votre relation avec Hélène, pour mieux comprendre, ou pour dire aux spectateurs votre relation de parloir ?
B.P. Quand nous étions adolescentes, notre énergie se consumait au présent, sans autre mission que celle de dévorer la vie à pleines dents. Après ces retrouvailles, nous avons pris un chemin qui va vers le public. Comment tient-on jour après jour ? Quelle force vous fait prendre ce chemin du parloir alors que la prison est un espace banni ? Ce spectacle parle d’amour, de bonheurs fulgurants, de courrier, de mariage, de fils salvateurs qui permettent à l’autre de survivre à la solitude, à l’isolement, à l’attente.

Les Inrockuptibles - Mardi 30 octobre 2007

LIMITE ENTRE LE MONDE LIBRE ET L’UNIVERS CARCÉRAL
Patrick Sourd

L’assemblage fragile d’un mur de simples feuilles noircies d’une écriture serrée. Collées les unes aux autres, ces pages témoignent de l’infranchissable rempart auquel se confronte chaque jour celui qui vit l’épreuve de la prison. (…) C’est de part et d’autre de ce mur de mots que Brigitte Sy a choisi de placer ses comédiennes. (…) Les deux femmes sont des amies d’enfance, et c’est à travers l’inhumain rituel du parloir qu’elles ont finalement renoué connaissance. Aujourd’hui, elles sont libres. Comme un doux exorcisme, elles ont voulu affronter la mémoire de ces retrouvailles carcérales. Si elles se racontent très peu ici, c’est qu’avec une belle pudeur elles dédient ce spectacle aux autres, à ceux qui vivent au jour le jour la séparation forcée avec un être aimé.

Télérama Sortir - Mardi 31 octobre 2007

LA PAROLE LIBÉRÉE
Cathy Blisson

Le parloir, elles ne l’ont pas connu du même côté. Brigitte Patient était de celles qui pouvaient sortir à l’air libre. Hélène Castel, elle, se trouvait du côté qui débouche sur une fouille à nu et une cour de promenade. (…) Plutôt que de se reperdre de vue ou de s’échiner à oublier, elles montent un spectacle sensible autour de leur expérience de Femmes de parloir. (…) Hélène est derrière le mur, forcément. Mais elle y ouvre des fenêtres, de plus en plus larges.

Libération - Mardi 31 octobre 2007

UNE AMITIÉ À L’ÉPREUVE DU PARLOIR
Mathilde Labardonnie

Or, une taularde peut tout à fait être « un cadeau » : Brigitte Patient et Hélène Castel démontrent cette réalité. Elles la jouent. Sans la raconter précisément, mais avec des mots écrits par d’autres, des pans de textes choisis. (…) La vie les avait éloignées. La taule les a soudées. Jusqu’à perpète ? On se l’imagine car la beauté, fière et simple, du moment qu’elles inventent, là, n’est pas ordinaire. (…)
Des mots de gens qui ont vécu la chose du dedans, et du dehors quand on laisse l’autre dedans. Des émotions transfigurées en une sorte de pavane pudique à la recherche de la vérité de tout emprisonnement.

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